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Fabrication d'extraits fermentés à la ferme des Authieux

Updated: Nov 25, 2023

Depuis 2018 nous produisons sur la ferme des extraits fermentés de plantes.

Le principe consiste à laisser fermenter spontanément, en milieu anaérobie (sans oxygène) des plantes dans l'eau afin d'en extraire des composés solubles. Le produit obtenu est naturel, Les principes actifs extraits selon les diverses plantes utilisées seront appliqués, au sol ou en pulvérisation foliaire , afin de stimuler la croissance ou la résistance de nos cultures.


Nous utilisons quatre plantes différentes. L'ortie, la consoude, la fougère et la luzerne. Elles sont récoltées sur la ferme sur nos parcelles cultivées en agriculture biologique ou dans les bois environnants pour la fougère.


Le but de ce post est de détailler la fabrication d'extraits fermentés d'orties. La technique est la même quelque soit la plante.




La récolte:

Trois points sont à respecter, le lieu de récolte doit être à l'abri de contamination chimique ou autre, les plantes doivent être vigoureuses saines et au bon stade de récolte, c'est à dire toujours avant la floraison, attention à ne pas laisser passer le bon stade. Et troisièmement il ne doit pas avoir d'autres espèces de plantes en mélange, pour ne pas fausser les fermentations.


La partie aérienne de la plante est récoltée entière, et elle sera mise dans le fertiliseur également entière ne pas la découper. La découper n'améliore pas la fermentation et peut créer des phénomènes de bouchage lors de la vidange de la cuve. Nous utilisons une faux ou une débrousailleuse équipée d'une lame. La récolte se fait au dernier moment, juste avant utilisation pour conserver tous les éléments.


Quelle quantité ? Nous retenons en base 1 kg de plante fraîche pour 10 litres d'extraits fermentés. Dans notre exemple, la cuve à une contenance de 1000 litres nous récoltons 100 kg d'orties, même si finalement il n'y aura que 900 litres d'extraits.


Préparation de l'eau:

L'idéal est d'utiliser de l'eau de pluie, l'eau d'un forage est également possible, mais pas d'eau du réseau public. La fermentation est spontanée, mais pour la réussite de l'opération il est utile de chauffer l'eau, afin d'initier rapidement le phénomène de fermentation, ce qui réduira la durée totale de fabrication et permettra une mise en route franche et rapide. Une température au moment du remplissage avec la plante de 30 à 40 degrés est bien. Pour avoir au moment de la fermeture du fertiliseur 25 à 30 °C, jamais plus de 35 °C pour ne pas tuer les microorganismes ajoutés.

Quantité d'eau, pour une cuve de 1000 litres, nous la remplissons à 600 litres d'eau seulement

sachant que nous allons placer 40% de volume d'eau en ortie, soit 100 kg d'orties pour une cuve de 1000 litres. Nous compléterons en eau ultérieurement au moment de la fermeture du fertiliseur.



Dynamisation de l'eau: Nous utilisons un pelle avec un mouvement rotatif nous créons un vortex, et dès que la vitesse du tourbillon créé devient importante, brutalement on arrête le vortex pour tourner dans le sens opposé, le but est de casser les longues chaines de molécules d'eau en plus petites chaines et d'améliorer la capacité de transport des métabolites par l'eau. C'est un travail physique, plus on le fait longtemps mieux c'est. 5 minutes pour nos fabrications. Il existe une machine pour dynamiser l'eau.




Introduction de l'ortie dans le fertiliseur:

Il va être nécessaire d'enfoncer les orties, nous le faisons en tassant avec les pieds, un peu comme le font les vignerons avec le raisin, mais pas les pieds nus !

Afin que lors de la fermentation il n'y ait pas de débordement, il faut laisser 5 cm libre en haut de la cuve au moment de la pose du couvercle.


Injection d'EMa:

Au cours du tassement des orties nous ajoutons des micro-organismes préalablement activés, l'eau sera moins chaude à ce moment là environ 30 degrés.

Ainsi nous orientons les fermentations et créons un environnement favorable à nos cultures.

L'addition se fait sur la base de 2% soit pour 900 litres environ obtenu, nous incorporons 20 litres d'EMa.


Mesure du PH du rédox et de la conductivité :

Pour suivre l'évolution de la fermentation, nous suivons par prélèvement l'acidité, le degré d'oxydation ou de réduction du mélange, et l'augmentation de la charge en métabolites de la solution. Une mesure est faite au démarrage de la fermentation avant fermeture.






Fermeture étanche :

La fermentation est anaérobie, c'est à dire sans oxygène, contrairement aux macérations à l'air libre. Il faut donc fermer de façon hermétique la cuve. Le couvercle, chapeau flottant, est posé sur la préparation, les 5 cm en dessous du bord ne sont pas remplis, l'étanchéité sera réalisée à l'aide d'une chambre à air gonflée à l'aide d'une pompe , les gaz de fermentation pourront sortir par une soupape, bonde de dégazage fournie avec le couvercle, mais l'air extérieur n'entrera pas. Le poids du couvercle seul ne suffira pas à maintenir en place, sous l'effet des fermentations il va se soulever. Il faut le maintenir à l'aide de serre-joints ou comme nous le faisons utiliser des cales avec une palette et une masse de 35 kg posée sur la palette.






Suivi de la fermentation :

La vitesse de fermentation de la cuve est très liée aux conditions de températures extérieures. Nous faisons nos préparations entre la fin mai et la fin octobre, sur cette période le temps de fertilisation est d'environ 10 à 12 jours à 15 /20 degrés et une petite semaine à 20/25 degrés moyenne journalière.

Si la paroi de la cuve est isolée, cas des cuves issues de la récupération de l'industrie laitière, la fermentation est plus rapide que pour des simples cuves en inox.

Si le milieu est bien tenu en anaérobie, que la température de l'eau au démarrage est à 30 °C et la température extérieure est supérieur à 20 ° la fermentation se déroule bien dans 100 % des cas. Mais il est utile de suivre régulièrement tous les 2 jours les indicateurs de la fermentation, afin de déterminer le moment , pour mettre la préparation en bidons.

Le volume de mousse épaisse ou lègére, dans les verres de prélèvement, la couleur foncée ou claire, et l'odeur renseignent sur le stade de la fermentation, cela peut suffire, pour déterminer le bon moment.

Etant donné que nous fabriquons des quantités importantes d'extraits fermentés, nous préférons utiliser des appareils de mesure pour arrêter la fermentation au bon moment.


Pour le matériel de mesure nous nous sommes fourni chez HANNA. Instruments.

Le prélèvement se fait par le robinet du bas de cuve, remarque pour l'achat de la cuve il est plus pratique d'avoir un fond de cuve permettant la vidange totale par le robinet, notamment pour le nettoyage final.

Le volume du prélèvement est équivalent à un verre.

Le suivi des courbes obtenus à partir des prélèvements sont à rapprocher des valeurs de références données pour les extraits des différentes plantes.


Pour l'ortie il faut atteindre:

PH entre 4.8 et 6

Redox entre - 40 mV et + 100 m V

Conductivité entre 3.5 mS/ cm et 5 mS/cm


Pour déterminer le bon moment nous suivons les préconisations fournies par Eric Petiot et Patrick Goater que l'on retrouvent dans le livre, " les alternatives biologiques aux pesticides"


Nous conseillons vivement de se procurer cet ouvrage à la fois théorique et pratique avant de se lancer dans la fabrication.




Conservation des extraits fermentés:

Les bidons de stockage en plastique doivent être opaques, et placés dans un bâtiment à l'abri de la lumière à une température entre 5 et 20 degrés. Pour assurer une bonne conservation utiliser de l'acérola ( riche en vitamine C ), 0.3g d'acérola bio par litre d'extrait fermenté. soit 6 g de poudre d'acérola pour un bidon de 22 litres. FOURNISSEUR Biogo SA. Il est préférable de diluer la poudre dans 100 ml d'extrait fermenté pour 22 litres (contenance d'un bidon) pour une meilleure homogénéisation. Les bidons doivent être remplis sans faux col, afin d'éviter la présence d'air, puis fermés de façon hermétique.


Pour des raisons pratiques nous utilisons des bidons d'une contenance de 22 litres, plus adaptés à l'utilisation pour le maraîchage et l'arboriculture que les fûts ou BIB plus volumineux.

Le jus sort propre , mais il est utile de mettre un filtre dans l'entonnoir afin d'enlever les petits morceaux de végétaux en suspension, qui pourraient gêner à l'utilisation.

Les bidons sont lourds, pour faciliter le travail nous les posons sur une palette avant le remplissage, une fois fermés, ils sont lavés pour éliminer les éventuels débordements puis stockés.

S'ils restent fermés, la conservation est satisfaisante sur 1 an, par contre une fois le bidon ouvert il est préférable de le finir, ou ne pas le garder au-delà d'une semaine.



Utilisation des extraits fermentés:

L'utilisation des différents extraits fermentés doit être ciblée selon les cultures, les buts recherchés, et les conditions météorologiques.

L'utilisation est à raisonner dans le cadre d'un programme complet, sur des plantes fertilisées à l'aide d'engrais organiques et recevant une protection sanitaire préférentiellement sans pesticide de synthèse. L'observation et la pratique sont nécessaire afin de déterminer et d'affiner les protocoles les plus efficaces, mais des principes de base sont connus.

Ils sont toujours utilisés après dilution.

Au sol en goutte à goutte ou pulvérisation sur une base de 10 litres par hectare.

Sur la végétation avec un atomiseur sur une base de 10 litres par hectare, dans ce cas ne pas trop les diluer afin de garder à la pulvérisation des goûttes concentrées en extraits, ce qui améliore l'assimilation par les plantes. Nous retenons un volume de bouillie de 200 à 250 litres par hectare en arboriculture, et un volume de bouillie de 100 litres par hectare en maraîchage ou en plaine. Si l'on utilise un coktail d'extraits fermentés, se limiter à un total de 10 litres d'extraits / hectare.




Les extraits fermentés, c'est pas compliqué, il suffit de commencer ...











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